jeudi 28 décembre 2023

Console PONG OC4

Un PONG Original !


Pour une poignée d'€, j'ai trouvé cette console PONG sur un site de vente en ligne de vêtements très connu, dont je tairai le nom pour protéger les innocents 😁

C'est une OC4, conçue et fabriquée par la "Société Occitane d'Électronique", et vendue en 1978.

L'originalité de ce PONG est que toute la console est intégrée dans les deux manettes des joueurs 1 et 2, ce qui en fait une des plus petites consoles de l'époque !


Démontage et inspection

Mon premier réflexe quand je reçois un nouveau matériel rétro, c'est de le démonter. Ça peut paraitre étrange, mais c'est très pragmatique, car ça permet de :

  • S'assurer qu'aucun composant ne présente de défaut visible, surtout coté alimentation quand il y en a une.
  • S'assurer qu'il n'y a pas de corrosion sur les fils ou les PCB.
  • Vérifier qu'aucun fil n'a cassé et qu'aucune soudure n'a lâché.


Pour l'époque, c'est du travail d'orfèvre. Le PCB est bien fait, et les choix d'implantation sont judicieux compte tenu des contraintes de tailles imposées.

La console peut s'alimenter avec une pile 9V ou via un adaptateur 9V sur barillet standard (une exception en ce temps-là !)

Elle s'articule autour d'un AY-3-8500, le tout premier Pong-in-a-chip.
Ce circuit tout-en-un gère les entrées des joueurs, les différentes configurations, et produit directement le signal sonore, ainsi que plusieurs signaux qui peuvent s'assembler facilement pour former un signal composite ou un signal qui partira dans un modulateur pour une sortie RF.

Un chip que l'on retrouve dans plusieurs centaines de consoles de première génération, avant que ses successeurs ne prennent le relai, comme l'AY-3-8610 parmi les plus connus. 

Le pad du joueur 1 contient donc la pile (et le barillet jack), le CPU, ainsi que tous les boutons de réglages et le bouton reset. Le signal vidéo, le son et la masse partent vers le pad du joueur 2 via le câble torsadé, et dans ce même câble, arrivent en sens inverse les inputs du joueur 2.

Dans le pad du joueur 2, on trouve le modulateur et la sortie antenne. On y trouve aussi le haut-parleur du son. On notera, car c'est assez rare, que c'est un véritable haut-parleur, et pas un tweeter au son aigu et nasillard !

Coté réglages, nous avons les traditionnelles vitesses et tailles de raquette, ainsi que le bouton marche/arrêt et le reset.

Le A5-3-8500 est capable de fournir huit jeux de PONG et deux jeux de Tirs.

Dans cette console, aucun jeu de tir évidemment, mais les concepteurs ont choisi de limiter les jeux de PONG à 4. Très probablement pour des raisons de limites physiques ; l'interrupteur de sélection étant assez costaud sur le PCB.

Avec un peu de modifications, on pourrait ajouter les 4 jeux manquants 😉
Mais ce ne sera pas pour aujourd'hui.


Premiers tests !

À l'allumage, la console émet les bips caractéristiques des consoles de ce type lorsqu'elles sont en mode démo de jeu. J'en conclus donc qu'elle est fonctionnelle.

Pour confirmer, je tente une connexion sur la prise antenne, puis je lance la recherche automatique sur ma TV. Après avoir vu passer plusieurs "ghost" de l'image, ma TV revient sur l'image qu'elle considère comme la plus probante.

Bon, "probante" est un bien grand mot...


C'est jouable, on peut bouger les raquettes et suivre la balle, mais l'image vibre et le haut de l'écran est assez disloqué, au point que lire le score relève plus de la divination !

Ça tombe bien, l'idée à la base, était de la passer en composite.


Restauration !

J'ai commencé par regarder comment l'assemblage vidéo était fait.

C'est assez simple, il suffit de chercher ou vont les broches 6, 9, 10 et 24, et à travers quels composants elles sont jointes.

Ensuite, il faut regarder comment la ligne 16 est elle-même ajoutée pour recomposer un signal qui devrait être proche d'un signal composite.


Cette OC4 suit à peu près les recommandations du datasheet constructeur :


Sur le datasheet, l'assemblage des signaux est réalisé par une porte "OU".

Dans notre cas, les concepteurs ont opté pour des diodes, ce qui revient exactement au même, avec cependant un petit abaissement de la tension de 0.6V.

Puis comme sur le schéma constructeur, le signal résultant est assemblé avec le signal de synchronisation à l'aide de deux résistances (pas les mêmes valeurs cependant).

En avant pour le composite !

J'ai commencé par tester ce signal composite à l'oscilloscope, pour voir si je pouvais l'exploiter directement. Et la réponse est non. Il n'est pas dans le bon ordre de grandeur, mais surtout, la synchro et la luminance du signal n'ont absolument pas les bons paliers ni les bons rapports !

En prime, il est fortement perturbé par le modulateur lui-même. La déconnexion du fil de sortie vers le modulateur a résorbé tous les parasites !

Par acquit de conscience, je l'ai quand même envoyé sur ma TV via un câble composite de test, et je n'ai pas été déçu : Image blafarde, qui saute, bref, rien d'exploitable 😅

J'ai donc testé quelques assemblages via des résistances, des condensateurs de couplages, des diodes, avec pré-ampli, post-ampli, avant de m'arrêter sur celui-là :

  • un pré-ampli du signal vidéo assemblé par les diodes, avec une forte limitation de courant en entrée.
  • un diviseur de tension pour mettre le signal amplifié à l'échelle
  • Une injection de la synchro via une diode


J'ai refait partir mon signal assemblé via le fil qui part au modulateur, mais je l'ai évidemment déconnecté du côté modulateur.

Le but est maintenant d'injecter directement le signal composite dans la sortie du modulateur, de façon à récupérer le câble.

Pour la rigidité, j'utilise une résistance zéro ohm pour relier la sortie directement à mon fil d'arrivée (le blanc, en l'air sur la photo, car préalablement dessoudé).
Je la fais ressortir par un des trois trous d'entrée du modulateur et je viens y souder mon fil d'arrivée.

Il ne me reste qu'à modifier mon câble antenne !


J'ai acheté récemment une vingtaine de connecteurs RCA de très bonne qualité.

Facile à souder, ils bloquent bien la gaine, et pour qu'il n'y ait aucun doute sur la finalité du câble, j'ai utilisé de la gaine thermo-rétractable jaune, couleur des connecteurs composites 😉

Me voilà donc avec un câblage composite de bout en bout, tout en respectant les dispositions d'origine de la console.


Test finaux

Les photos ne rendent pas hommage à la qualité véritable de l'image. Mais comme vous pouvez quand même le constater, ça n'a plus aucun rapport avec l'image de départ en RF !

Les deux paddles des joueurs ont malgré tout quelques hoquets, signe de l'usure des potentiomètres. Il faudra à l'occasion regarder si je peux les remplacer 😀


Remontage

Le remontage n'est pas des plus aisés. Il n'y a pas beaucoup de place dans les pads, et tout rentre pile-poil !

Il a fallu 3 petits coups de dremel dans un des deux pads pour laisser passer les composants que j'ai rajoutés et qui empêchent un soutien plastique de plaquer sur le PCB, mais rien de dramatique 😋

Après quelques tâtonnements pour positionner les fils et deux essais infructueux pour refermer le boitier du joueur 2, la console a repris son apparence normale ! 😂

Voilà ! À nous les parties de PONG effrénées maintenant !

Une petite restauration/modification facile pour une toute petite console fort sympathique et particulièrement bien conçue.

Si vous en trouvez une à un prix correct, n'hésitez pas, c'est une belle pièce de collection !



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