L'Atari XEGS
J'ai toujours adoré les Atari 8 bits. Ces machines dégagent un je-ne-sais-quoi de chaleureux qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Sans doute aussi, parce que pour moi, le 800 XL est une véritable Madelaine de Proust. Mais ce n'est pas le sujet, je parlerai du 800 XL certainement dans un prochain post.
Il y a quelques mois, j'ai réussi, pour quelques euros, à mettre la main sur une Atari XEGS, dernière console 8 bits d'Atari, sortie bien trop tardivement, en 1987. Ce même jour, j'avais reçu un Timex 1000, présent sur la photo, une version américaine du ZX-81, mais lui aussi aura son post plus tard.
Elle possède 2 ports joysticks/gun, le port d'extension SIO commun à tous les XL/XE et même un port clavier, qui permet de la transformer en véritable 65 XE.
Point de clavier pour la mienne, mais ce n'est pas un souci, c'est vraiment la console elle-même qui m'intéressait. Pour les ordinateurs XL/XE, j'en ai déjà tout un arsenal !
En revanche, elle était accompagnée d'un gun et du jeu Bug Hunts, qui se joue justement au gun 😍
Premier allumage
Je me suis empressé de la brancher pour vérifier le fonctionnement. Et miracle, elle fonctionnait, et le gun aussi ! Pour le prix, j'étais loin d'en être sûr 😅
Mais quelque-chose clochait...
Damned! Une dérive dans les couleurs...
J'ai alors mis la main sur ce précieux PDF, contenant schémas et photos des cartes mères d'une multitude de machines Atari : Atari Schematics
La génération des couleurs fonctionne de la façon suivante :
- Le processeur vidéo émet la couleur des pixels sous forme d'index couleur numérique, via X lignes sortantes.
- Ces couleurs traversent un DAC R2R pour se transformer en tension variable (selon la couleur donc)
- Cette tension variable alimente un générateur de fréquence, qui va sortir un signal ré-adapté en signal chromatique.
- Ce signal va être ajouté à un autre signal de luminosité pour créer le signal composite. C'est en réalité un signal S-Video (luma et chroma séparées) qui se combine pour donner du composite.
Après quelques recherches sur le net, j'en suis venu à soupçonner les condensateurs réglables de 22pF. Le premier ajuste le 74LS624 (générateur de fréquence en fonction d'une tension). Le second forme un filtre pour ne laisser passer que les fréquences chromatiques.
Ils sont donnés comme supportant mal le vieillissement. Ils peuvent également se dérégler en cas de vibration ou chocs.
J'ai donc mis la console de côté, en attendant de commander deux 22pF variables...
Et quelques mois plus tard... après avoir enfin pensé à les commander, j'ai fini par les recevoir 😅
Nettoyage
Par chance, elle est dans un parfait état : aucune trace ni rayure, et même pas de jaunissement/couleurs délavées dues à l'âge ou au soleil.
Mais un nettoyage, ne serait-ce que pour la poussière, ne fait jamais de mal 😉
Elle est quand même classe cette petite console, vous ne trouvez pas ? 😀
Réparation
Et là, je me rends compte que l'image n'apparait que sur une toute petite partie de la course totale du condensateur. Et que, de bout en bout de cette petite partie, l'image reste rouge.
Au mieux, j'obtiens du blanc et noir, lorsque je suis loin de la petite partie fonctionnelle.
Me serais-je fourvoyé en soupçonnant les condensateurs variables ?
Le seul autre coupable ne pouvait être que le 74LS624 lui-même. Par chance, j'en ai quelques-uns. Je dessoude le circuit, place un support, puis remet le même circuit dans le support pour vérifier que la console démarre bien. Tout est toujours rouge.
Puis je change le circuit. Et là... 🎉
C'était donc lui ! Les condensateurs n'y étaient pour rien. J'avais attendu et commandé pour rien... Peu importe, l'essentiel est qu'elle fonctionne.
J'en profite pour rééquilibrer le DAC et le rendre plus précis avec des résistances 1%. L'original utilisait des résistances 24k/12k/6.2k 5%. Je les change par des 24k/12k/6k 1%.
L'équilibrage est visible. Les teintes sont plus neutres, moins chaude que les couleurs d'origine, un défaut de tous les Atari 8 bits.
Alimentation
Il me restait un détail à régler. Pendant toute la durée des tests, par flemme de sortir une alimentation Atari, j'avais soudé un barillet standard directement sur le DIN d'entrée, me permettant d'utiliser une alim 5V des plus classiques.
Et au final, je me suis dit que ce serait une bonne idée de le garder.
J'ai donc dessoudé le DIN, et comblé le trou avec un morceau de PCB noir, que j'ai percé au diamètre du pas de vis du barillet.
Les fils d'alimentation passent par une ferrite, sortie d'un VIC20, dont j'avais déjà éprouvé l'efficacité avec des alimentations 9V Chinoises de piètre qualité... Je l'ai laissé en place, elle sera plus utile ici que sur son VIC20 d'origine qui a subi de grosses transformations coté alim 😉
Une fois monté, on n'y voit que du feu :
Au revoir l'encombrant bloc alim Atari 8 bits, bonjour la petite alim à découpage 5V/3A que j'utilise partout 😃
Tests finaux (ou presque !)
Je refais un test avec Bug Hunt, et j'en profite pour faire quelques parties 😂
Haha, peut-être que mon rééquilibrage n'était finalement pas une bonne idée 😉 Ou peut-être que le 74LS324 qui a remplacé le vieux n'est pas en forme lui non plus !
Ça fera sans doute l'objet d'une "Partie II" plus tard, et ce sera l'occasion de ressortir mes autres cartouches XE !
Le cliffhanger t'exagères 😁 j'espère qu'il y aura la suite.
RépondreSupprimerHaha, j'avoue ! Mais je n'avais plus la foi pour l'instant ;)
SupprimerC'est peut-être juste une question de réglage des capa 22pF. Possible que finalement, je doive les changer ^^